Xavier Dolan, l'enfant prodige du cinéma canadien

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Du haut de ses 32 ans, le réalisateur Xavier Dolan possède déjà à son actif pas moins de 8 longs-métrages, dont le premier a été réalisé alors qu’il n’avait que 20 ans. Une véritable performance, saluée à l’époque par la critique.

Beaucoup de ses films sont disponibles sur Médiathèque numérique, certains sont mêmes entrés dans la rubrique « Incoutournable » de la plateforme.

Xavier Dolan en costard tenant un césar dans chaque main
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Ce réalisateur atypique s’impose désormais naturellement dans le cinéma d’auteur, avec ses propres codes et sa façon si particulière de voir et montrer le monde.

Acteur, réalisateur, scénariste, Xavier Dolan est protéiforme et laisse transparaître une forme de sensibilité qui embrasse parfois l’autofiction dans ses films, comme s’il se mettait à nu : il sait où il va, par quel chemin y parvenir, et met un point d’honneur à tout choisir et contrôler avec minutie, se posant en véritable technicien.

Rien, absolument rien n’est laissé au hasard, et son premier long-métrage, « J’ai tué ma mère » en dit déjà long sur sa maîtrise et son talent : il y révèle deux actrices, Anne Dorval et Suzanne Clément, qui deviendront ses muses, et joueront dans la plupart de ses films. Le film sera présenté à Cannes lors de la Quinzaine des réalisateurs en 2009, et va sonner le début d’une carrière hors normes.

 

 

Quant aux sujets abordés, force est de constater que le fil conducteur de sa filmographie réside dans la dissection des relations mère / fils : la complexité de ce lien entre amour, affection, indifférence, rejet, haine. (« J’ai tué ma mère », « Mommy »). On peut parler d’un processus créatif très poussé à certains égards, puisque dans « Mommy », Dolan est à la fois réalisateur, metteur en scène, scénariste, producteur, monteur, responsable des costumes.

 Au final, ce film remportera (ex-aequo) le Prix du jury à Cannes en 2014 et le César du meilleur film étranger en 2015.

Cependant, Xavier Dolan sait s’aventurer sur d’autres terrains, et nous parle aussi des rapports des êtres au monde et à eux-mêmes, comme l’idéal amoureux et toutes ses ramifications, ("Matthias et Maxime", "Laurence Anyways"), la maladie ("Juste la fin du monde"), pour ne citer que ceux-là.

Chaque film porte ainsi l’empreinte de Dolan, au style, aux techniques de réalisation et à l’esthétique ultra-maîtrisés, allant parfois jusqu’au maniérisme, ce qui lui vaut quelquefois des critiques. Mais c’est aussi sa « marque de fabrique ». Et c’est peut-être aussi pour cela que son cinéma ne laisse pas indifférent. Il y démontre une forme de sensibilité palpable, comme ses personnages, auxquels il donne une identité forte, et qui semblent nous entraîner dans leur voyage intérieur.

Il s’essaie également avec brio au tournage de clips, aux côtés de grands noms de la musique, comme le groupe Indochine, pour le clip très controversé de la chanson « College Boy » (titre à retrouver dans l'album "Black city Parade"), ou encore celui de l’artiste Adèle pour "Easy on me"( à retrouver dans l'album "30").

 

 

Un cinéaste à découvrir (si ce n’est déjà fait) absolument, à travers les films disponibles sur la Médiathèque numérique.

Pour aller plus loin :

Retrouvez l'intégralité de l'interview de Xavier Dolan lors de l'émission Cannes 2019 pour la présentation de "Matthias et Maxime" ici

et un focus sur son film "Mommy" (2014) sur France Culture.

 

Crédit photo : Georges Biard